Laurence Lemoine : née pour être journaliste! Par Octavian Curpas
Elle est née à Paris, en France en 1969. A l’ âge de 12 ans elle rêve de devenir journaliste. À 16 ans, elle participe à New York au bicentenaire de la Statue de la Liberté avec Nancy Reagan. Elle y représente la jeunesse française après avoir gagné un concours organisé par l’ambassade américaine à Paris. Quelques années plus tard son rêve de devenir journaliste s’est réalisé. Son nom est Laurence Lemoine. Elle a étudié sciences politiques à Paris VIII, parle quatre langues, et a un intérêt profond pour les grands problèmes mondiaux. Laurence a voyagé dans de nombreux pays où elle a vécu, travaillant aussi bien dans la presse écrite qu’à la radio ou à la télévision. Du Moyen-Orient à l’Afrique où elle a interviewé Yasser Arafat, aux Caraïbes où elle a travaillé pour une station de radio, Laurence Lemoine a couvert tous les domaines du journalisme et de la communication.
Question: Vous êtes née à Paris. Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur votre famille?
Réponse: Je suis la plus jeune (avec un frère jumeau) d’une famille chrétienne de 6 enfants. J’ai reçu une éducation très stricte, mais mes parents nous ont donné le meilleur pour être heureux dans la vie: l’amour, la confiance en soi, la capacité de s’adapter, et l’indépendance.
Q: Qu’est ce qui vous a amenée à vous intéresser au journalisme? Qu’est ce qui a déclenché votre intérêt dans ce métier? Y a-t-il quelqu’un dans votre vie à l’époque qui vous a inspiré pour devenir journaliste?
R: Quand j’étais pré-ado dans les années 80, aux infos, on ne parlait que du Moyen-Orient (Liban, en 82 avec l’invasion des Israéliens, le conflit israélo-palestinien avec des prises d’otages, les détournements d’ avion, l’Iran en 81, etc). C’est à ce moment là que j’ai commencé à lire les journaux et écouter la radio. J’étais fascinée par toutes ces questions et voulais comprendre quelque chose ( ce qui est en fait impossible!). Je voulais être journaliste pour connaître et découvrir le monde et toucher moi même la réalité, sans intermédiaire entre l’ événement et moi. Je voulais faire l’expérience de vivre ce qui se passe dans le monde. Il était clair et naturel que je devais être journaliste. Puis j’ai commencé à me préparer. Par exemple, quand j’avais 15 ou 16 ans, j’enregistrais des bulletins entiers d’information de France-Info, dans ma chambre, j’écrivais tout cela sur un papier pour ensuite le dire avec un ton professionnel. Quelques années plus tard, sur les ondes, je réveillais du monde avec mes infos et mes interviews!
Q: Vous considérez-vous chanceuse?
R: Je dois dire qu’en général, j’ai été très chanceuse dans ma vie, non seulement parce que je suis née dans un pays magnifique et paisible (France) et dans une bonne famille, mais aussi parce que parfois, j’ai été au bon endroit au bon moment : d’ ailleurs, je dis souvent que la «chance» c’est, comme les tomates ça se cultive!. Je voulais être journaliste, car, pour moi, c’était une façon de vivre plusieurs vies en même temps! Faire des reportages sur d’autres pays ou personnes, était aussi une façon d’apprendre beaucoup! C’est également, une sorte de pouvoir, car ce que nous disons et rapportons et la manière dont nous le faisons, est important et peut influencer les gens. C’est pour cela que c’est aussi une grande responsabilité et une profession très sérieuse.
Q: En 1986, vous avez gagné un concours pour le bicentenaire de la Statue de la Liberté à New York. Pourquoi avez-vous gagné le concours? Comment cela s’est-il passé?
R: Un des grands moments de ma vie a été en 1986 quand j’ai représenté la jeunesse française à New York pour la réouverture de la Statue de la Liberté avec Nancy Reagan. J’étais là parce que j’ai gagné un concours, grâce à mon père. Il m’a aidée à rédiger un très beau poème sur la liberté et je lui en suis toujours très reconnaissante. C’était tellement incroyable pour moi! J’ai rencontré de nombreuses personnalités aux Etats-Unis, et j’ai été un VIP pendant 15 jours. Je n’avais que 16 ans à cette époque. La Lecture du poème devant les caméras de télévision et les photographes s’est fait sans problème, heureusement que je ne suis pas timide!
Q: Comment cet événement a-t-il influencé votre décision de devenir journaliste?
R: Un an plus tard, j’ai passé une semaine à la station de radio française, RTL, avec tous les journalistes et les reporters. J’ai tout vu à propos des infos et du journalisme au cours de cette semaine, et plus que jamais, il était évident pour moi que je serais journaliste, mais j’étais encore trop jeune pour commencer!
Q: Parlez-moi des compétences et des aptitudes naturelles qui sont nécessaires pour être journaliste…
R: En ce qui concerne les compétences, je dirais la curiosité, dans le sens large du mot. Dans mon cas, mes amis et ma famille disaient toujours que j’avais le «cancer de la curiosité”! Un journaliste doit être ouvert et désireux de comprendre et d’expliquer tout. On ne peut pas être timide et il faut oser poser des questions qui peuvent embarrasser les gens, surtout les politiciens! J’étais connue à une certaine époque pour faire des interviews musclées! Souvent c’était comme un combat de mots entre mes interviewés et moi.
Q: Quand vous étiez au Liban, aviez-vous l’intention de retourner à Paris pour un Master en journalisme?
R: Le Liban a été ma première véritable expérience en tant que journaliste. J’étais très jeune alors (20 ans), et un peu novice. C’était pendant la guerre avec la Syrie (« la guerre de Libération »),le père du dictateur actuel, Haffez Al Assad, voulait en finir avec les chrétiens Libanais. Pour moi, le «spectacle» était incroyable, mais j’ai appris beaucoup de choses sur les êtres humains et leur capacité à être bon ou mauvais et à s’adapter à des situations extrêmes. C’était mieux que d’aller à l’université pour moi parce que c’était la vie réelle et concrète. J’ai eu de la chance parce que j’ai rencontré le général Michel Aoun, qui était premier ministre à ce moment. J’ai eu un entretien qui m’a donné une certaine notoriété parce que, ce qu’il a dit était un peu embarrassant pour la France, et François Mitterrand (le Président français à l’époque) a dû réagir. Les journalistes du monde entier ont parlé de cette interview! Quelques mois plus tard, conseillée par mon confrère et ami Christian Malard (France 3/CNN), je suis partie à Tunis, au siège de l’ OLP interviewer Yasser Arafat.
Q: Comment se sont passées ces deux heures d’entrevue avec Yasser Arafat à Tunis. En quelle année était-ce?
R: J’étais fascinée par cet homme et je voulais faire une interview. J’ai passé deux heures avec lui en pleine nuit. Pour des raisons de sécurité, l’OLP ne m’a pas dit, “Rendez-vous à telle adresse à telle heure”. J’ai dû rester dans mon hôtel et, plusieurs de ses collaborateurs sont venus me chercher, m’ont bandé les yeux et m’ont emmenée dans une maison. Une fois sur place bien sûr, j’ai pu enlever le bandeau!. Je dois dire que c était assez exotique pour moi! Ce fut un moment très intéressant, en 1990, quand Yasser Arafat a commencé à ne plus être un terroriste pour être un homme d’Etat, ayant des contacts directs mais secrets avec les Israéliens. Je lui ai posé beaucoup de questions, et à la fin, il a plaisanté et m’a demandé si je voulais l’épouser ! Dans les médias français, cet interview n’a pas été un grand succès, mais j’ai apprécié mon séjour à Tunis, la rencontre avec Arafat,et les nombreuses heures que j’ai passées avec ses conseillers à parler de ce conflit majeur.
Q: Dans une de nos conversations, vous avez mentionné que vous avez travaillé pour ” Radio Mont-Blanc “, près de Genève pendant six ans. Aussi, pendant ce temps, vous travailliez pour une télévision, (Canal C) faisant des interviews politiques.
R: J’ai rencontré un journaliste français très connu, (Jean-Pierre Elkabbach) pour lui demander comment planifier ma carrière en tant que journaliste. Il m’a dit d’aller d’abord en dehors de Paris, en province, pour apprendre et devenir un peu plus mature (je n’avais que 21 ans). Il m’a expliqué que c’était la meilleure école pour une jeune journaliste et c’est vrai ! Je suis donc allée en Haute-Savoie (près de Chamonix et Genève) et ai commencé à Radio Mont Blanc. J’avais aussi une émission mensuelle sur la chaîne de télévision «Canal C» avec des interviews de politiciens ou de gens célèbres, mais seulement sur leur vie privée. Après cela, j’ai décidé de quitter la France à nouveau. J’aime la France (pays fantastique), mais vivre dans différents pays me donne la possibilité de voir les choses sous des angles différents et de m’enrichir culturellement.
Q: Vous avez travaillé en Haïti à une station radio qui avait besoin d’un journaliste français. Avez-vous travaillé sur le terrain ou en studio?
R: “Radio Vision” 2000 de Port-au-Prince était à la recherche d’un journaliste français pour s’ occuper de l’ information et de la formation de leurs journalistes. Quand je suis arrivé là-bas, j’ai réalisé à quel point nous étions chanceux d’être né dans un pays libre où l’ on a tout ce que l’ on veut. Je suis resté travailler sur le terrain et en studio pendant un an. Ce n’était pas facile, mais j’ai beaucoup appris chaque jour. Haiti est un pays fascinant et est toujours dans mon coeur. Je suis également reconnaissante à Haïti car c’est là que j’ai rencontré mon mari ! Il est venu à Port au Prince pendant une semaine pour des vacances chez un ami diplomate. Il est maintenant le père de ma fille de 11 ans, Anouck, et mon fils, Alvaro, 8 ans. Il est un avocat d’affaires et nous avons vécu à Londres, Paris, Valencia (Espagne) dont il est originaire, Banjul (Gambie en Afrique de l’Ouest) et à Lisbonne, au Portugal. En Gambie (un petit pays très agréable, bien pour un premier contact avec l’Afrique), j’ai donné naissance à mon fils dans un hôpital public! C’était mon choix parce que mon suivi médical était effectué par une équipe fantastique de médecins Cubains présents pour la coopération. C’était drôle parce que la naissance de mon premier enfant a eu lieu dans le meilleur hôpital privé et moderne de Valencia, avec beaucoup d’ appareils et de technologies, mais, j’ai préféré celui de Banjul avec les médecins Cubains, dans un hôpital publique très pauvre mais dont le nom au moins est élégant: The Royal Hospital Victoria! D’ailleurs, en pleine césarienne, l’ électricité est parti!. Après la naissance de mon deuxième enfant, j’ai commencé à éditer et publier des guides touristiques. Le premier était sur la Gambie, ensuite, j’en ai publié quelques-uns en Espagne, et le dernier sur Saint-Gervais Mont Blanc, en France.
Q: Pourquoi Saint-Gervais?
R: Saint Gervais Mont Blanc est un site ma-gni-fique pour les vacances, pour le ski ou la randonnée. Je connaissais cette ville parce que je suis allé plusieurs fois quand j’étais journaliste à Radio Mont-Blanc. Faire un guide touristique était aussi pour moi un bon prétexte pour y retourner!
Q: Où habitez-vous maintenant et que faites vous actuellement?
R: Actuellement, je vis en Espagne, à Valencia, très belle ville située sur la Méditerranée. Je travaille avec l’ entreprise américaine Reliv (www.reliv.com). Elle produit et vend des compléments alimentaires excellents et naturels. C’ est en voyant un jour ma maman les prendre que je me suis intéressée à ces produits. J’ai toujours été intéressée par la nutrition et la santé. En Europe, beaucoup de gens prennent des suppléments, car ils améliorent réellement leur santé. Nous sommes aussi confrontés à une très grave crise sanitaire en ici. Notre nourriture aujourd’ hui, ne possède pas assez de vitamines et de phytonutriments. En privant notre corps des nutriments essentiels et en les remplaçant par des aliments transformés et chimiques nous devenons vulnérables à la fatigue, aux allergies et à toutes sorte de maladies et dysfonctionements. Nous savons maintenant que les compléments alimentaires peuvent combler ce fossé nutritionnel. Ces produits offrent des niveaux optimaux de nutriments, et Reliv est une entreprise de haut niveau. L’été dernier, j’ai assisté à la Conférence internationale à Saint Louis (Missouri. USA), où j’ai rencontré le fondateur, Robert Montgomery. Grace à ces produits, j’ai aidé beaucoup de mes amis et membres de ma famille à régler leurs problèmes de santé. Bien sûr, je prends aussi ces compléments, même si j’ai toujours été en bonne santé. Mais grâce à eux, je me sens encore mieux. J’ai plus d’énergie, une plus grande capacité de concentration et un meilleur sommeil. J’ai de la chance de travailler pour cette entreprise parce que je peux à la fois aider les gens et m’occuper de mes enfants.
Q: Avez-vous déjà envisagé de déménager aux États-Unis?
R: J’adorerai vivre aux Etats-Unis parce que j’ y suis allé plusieurs fois mais ce n’est jamais assez! Et parce que j’ai une relation spéciale avec l’Amérique…Je considère que je connais un pays et sa culture si je reste au moins un an. Espérons qu’un jour j’aurai cette chance!
Q: Que savez-vous de la Roumanie? Dans vos voyages, avez-vous rencontré des Roumains?
R: Mon mari travaille en Roumanie maintenant sur un projet d’éoliennes dans les montagnes. Il aime la Roumanie. Mon seul lien avec la Roumanie a été la jeune femme qui m’ aidait a la maison quand je vivais au Portugal et qui est devenu un peu une amie. Je voudrais pouvoir aller en Roumanie avec mon mari cette année car il n’arrête pas de me dire que cela vaut la peine!
Q: Quels sont vos hobbies?
R: J’adore voyager avant tout ! j’aime aussi être avec mes amis et ma famille. Coté sport, j’aime le squash, le tennis, le ski et l’alpinisme. Une fois, j’ai fais l’ascension du Mont Blanc à skis: Il m’a fallu huit heures pour atteindre le sommet et six heures pour redescendre le tout dans un cadre totalement sauvage. C’était fantastique!
Q: Quels sont vos projets dans un avenir proche?
R: Je m’occupe du développement de Reliv ici en Espagne, et je viens de commencé un livre sur la nutrition et la santé qui sera publié en France.
Par Octavian Curpas – Phoenix, Arizona